Billes de Plume

... à la poursuite des idées simples... le Blog de Bruno Vildrac

Mois : octobre 2019

Le temps n’a plus le temps.

On dit que les démocraties souffrent. Je parle des vraies démocraties. Pas de celles qui ont adopté le suffrage universel, pour faire semblant d’être des démocraties. Bonjour les vieilles ficelles et les manipulations.

L’électeur d’une démocratie véritable croît sincèrement que celui auquel il délègue son pouvoir de faire, va réellement s’en servir. Et surtout s’en servir vite. Là est le hiatus : l’élu devient schizophrène. Il a voulu le pouvoir, mais il pète de trouille de s’en servir. Si un électeur le prend à partie sur le marché le samedi matin, il en déduit que le pays est au bord de l’insurrection. Agir n’est pas sa culture : il a tant de considération à perdre.

L’entreprise politique vit sur un tempo qui n’existe plus : le temps du mandat n’est plus celui auquel se réfère l’électeur. Le temps perdu à ne pas se tromper est devenu insupportable. Et cela l’est d’autant plus qu’avant l’élection, le prétendant a dit qu’il savait par coeur ce qu’il faut faire. Aucune entreprise privée ne sait ce qu’est un temps de mandat. Si elle ne réagît pas dans le vrai temps, elle décline et plonge. Le consommateur/client ne lui laisse aucun répit. Un PDG de groupe est débarqué par son conseil d’administration en une heure. Nous avons gardé Guillaume Pepy durant 20 ans et la mentalité de la SNCF s’est largement agrippée sur la coque de l’énorme  » immoarchaïsme ». Personne ne le sait, mais les cadres supérieurs et dirigeants de la SNCF ont aussi leur syndicat !

Les politiques n’osent pas admettre qu’ils doivent à leurs électeurs la même réactivité, qu’une entreprise doit à ses clients. Le dégagisme se nourrit de cette confusion tragique entre le temps réel et le temps politique, Celui ci s’est calé sur la petite aiguille des heures perdues, alors que le temps civil est calé sur celle des minutes gagnées.

Ceux qui ont l’assurance du temps garanti glissent irrémédiablement vers la médiocrité, même s’ils demeurent intellectuellement qualifiés.

L’immobilisme des horloges publiques est la cause profonde du ressentiment général. Cela fait et fera crever la démocratie.

A diffuser sans modération…

Le voile en face

Le sujet du voile est devenu sur-explosif au point qu’il nous muselle au delà de la prudence. Ce qui est clair c’est que parmi toutes les populations et cultures que la France a accueillies au cours de son histoire, cette toute dernière et grande vague pose bien un réel problème.

L’accoutumance à la présence de l’étranger ne fonctionne plus. Elle avait bien marché jusque là. Italiens, portugais, polonais, russes, vietnamiens, cambodgiens, avaient peu à peu appris et accepté la francisation. Ce n’est plus vrai aujourd’hui et c’est bien cela qui « coince ».

La phrase tarte à la crème est celle qui consiste à dire à tout propos que « l’immense majorité de ceux qui se disent musulmans » ne posent pour ainsi dire pas de problèmes. De l’art d’évacuer d’un revers de la main le fond du problème justement.

En fait, ce que les français constatent observent, sans savoir le décrire avec des mots savants, c’est que l’accoutumance ne prend plus. Un Djamel Debouze trouve sa place sur l’échiquier du politiquement correct. Mais une centaine de Djamel Debouze, cela passerait-il ? Assurément non.

Les us et coutumes importées sont si distantes et si imprégnées de croyances largement dépassées par l’occident développé, que la cohabitation désinvolte ne fonctionne pas. Ces cultures et ces populations n’ont pas encore atteint le stade de l’indifférence aux croyances de l’autre : là est le fond du problème.

L’évolution naturelle du développement, au sens le plus fort, et pour toutes les cultures, est de réduire la croyance et la superstition au bénéfice de la connaissance.

Combien de catholiques, parmi la décroissance continue du nombre de pratiquants, sont-ils encore arc boutés sur le poisson du vendredi ou la communion en étant à jeun depuis la veille ?

Qui aujourd’hui irait s’allonger dans un bloc opératoire où le chirurgien ferait brûler de l’encens devant un petit autel sur le mur du fond avant l’intervention, ou faire dire une messe ?

Si on veut voir le voile en face, il signifie que la croyance voudrait encore être dominante dans les sociétés contemporaines ouvertes.Cela fait plus d’un siècle que nous avons fort heureusement libérer la liberté de cette suprématie. Ce qui est voilé par le voile, ou le niquab, c’est la ré-importation de croyances dont l’occident s’était lui même libéré sous l’impulsion des lumières au 18 ème siècle.

La loi dit qu’elle préserve la liberté de culte : elle ne dira jamais que le culte peut utiliser la ruse et la feinte pour reprendre le dessus. Prétendre détenir la Vérité est au fond un signe de faiblesse, dont le prosélytisme est l’expression.

A diffuser sans modération….

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