Le pain quotidien produit pour nous. La peine quotidienne empilée pour eux. Oui, les mâchoires de l’indécence se sont refermées sur les campagnes. Le monde paysan vit avec l’incertitude du ciel. Qui lui réserve la totalité des excès que notre planète peut produire, au gré de l’entropie qui la caractérise.
L’affaire a commencé il y a environ 70 ans. L’épicier du quartier a craqué devant la tactique du petit pois. Si je commande 10.00 boîtes en une fois, cela est plus attrayant que 1.000 acheteurs qui en prendraient chacun une dizaine. En acceptant ce deal, le producteur n’ a pas vu arriver la bascule fatidique. Je concède le contrôle de ma marge et je deviens dépendant d’un seul. Le mécanisme de la strangulation s’est enclenché. Il n’ a pas changé depuis. La loi, Egalim ou tartenpion sont des leurres.
Puis les paysans ont vu aussi apparaître deux types de surveillants ; le fonctionnaire ministériel, avec son jumeau européen, et le gardien de la planète. L’un et l’autre sont issus des mêmes milieux. Comme un peu partout dans la sphère publique, où se retrouvent des familles entières depuis trois générations. Il serait instructif de mentionner dans le bilan social des administrations les taux de parentalité directe entre les agents.
L’indécence atteint son paroxysme avec l’absentéisme. Courage du paysan devant le gel et l’orage, la sécheresse ; résignation honteuse des cadres sup devant les abus d’absences de leurs équipes. Grève à la carte… traite deux fois par jour. Cherchez l’indécence.
Il existe une méthode simple à mettre en place. Chacun reçoit un avis annuel d’absences comparé au taux national observé pour un métier équivalent. Après trois ans de dépassement il est démissionné automatiquement. Les champs sont surveillés par drones, pas l’absentéisme de connivence.
Dans un pays sur-administré, le plus habile devient cadre sup de l’état, et produit du texte et de la norme. Pendant que le plus contestataire se revêt de l’habit vert pour traquer le paysan qui saccage la terre bénite.
Toute cette folle intrication fait l’affaire du rapace : le négociateur de la grande distribution qui sait que le petit fait très peu de bruit quand il meurt, étranglé. Mon cher ministre, voyez à quel point je lutte contre l’inflation. Nous allons même créer des méga-centrales d’achats européennes, afin de nous ménager une puissance de chantage iréffrenée.
On s’amuse de la façon dont un Bayrou se dit obligé de ne pas se dérober à son propre désir mégalo, pendant que l’endettement indécent du paysan l’enchaine au piquet. Funérailles brillantes aux Invalides d’un coté, harcèlements invalidants de l’autre.
Pour que 62 mesures deviennent tout à coup envisageables, il en est des centaines qui couvent sous une montagne d’absurdités dans tous les secteurs. Mais, si le patron ose dire, comme il le fait avec agacement, que l’état ne se trompe pas, alors oui la réponse est introuvable. .
L’indécence est aussi dans la façon de ne pas révèler de quels cerveaux sortent les décisions abracadabrantesques. L’anonymat général, que personne ne veut lever, dans les réseaux sociaux comme dans les cabinets, est un facteur d’empoisonnement social plus dangereux que le lglyphosate.
La Fontaine au secours ! Plus ils nomment de ministres de la simplification, plus ils s’accordent pour tricoter la camisole. Le boss court le monde, laissant les petites souris cravatées creuser des galeries dans le fromage.
Toi paysan, tu veux bloquer le tombereau de l’indécence avec ta berthe à lait… ?
A répandre dans l’atmosphère…..
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