Sur l’autel des augures, le présage sourit à Macron. Quelle aubaine que ce maintien du dialogue avec Poutine. A la condition tout de même que ce soit encore lui, quand la guerre aura épuisé la Russie et saccagé l’Ukraine. Les gaffes de Biden, ainsi dépeintes par nos stratèges en conciliation courtoise, sont-elles vraiment des gaffes ?

Le brouillard s’est levé sur la campagne. Il escamote les contours de la réalité. Et c’est dans le fond bien agréable de ne plus comprendre la globalité, pour se recentrer sur son réservoir et sa tondeuse. Les limites de l’entendement sont désormais atteintes. Revenir au simplisme quotidien : qui est prêt à nous donner le plus ? Déplacer Noël en Avril, voilà le bon programme.

Ce qui serait utile pour notre entendement, serait d’organiser un débat entre Macron et Agnès Verdier Molinié, qui est la meilleure spécialiste de la mise en scène des finances publiques. Elle voit comment Macron, et sa cohorte de compagnons d’école, creusent sous le tapis. Elle obligerait ce Président, littéraire insolent, à sortir de l’euphorie,calculette en main. Le littéraire se fait fort de tout résoudre par le verbe et s’éblouit de sa propre aisance. A la tête d’un groupe ,en situation de concurrence managériale frontale, Macron aurait été incapable de défendre la stratégie d’indifférence à la dette, sur laquelle il renforce l’aveuglement français.

Qu’un cabinet, Mac Kinsay ou autre, se frotte les mains de ce mépris chronique pour l’efficacité, ne modifiera pas leur préférence cinquantenaire pour le statu quo, et sa cause profonde : le refus du risque. La trouille est le key factor qui enserre la quasi totalité de nos abandons.

Le brouillard arrange encore trop de gens pour que la maturité, expression de l’entendement raisonnable, regagne les esprits dans notre vieille France. Les journalistes sont en plus d’accord avec les politiques : maintenons l’artificialité du débat au niveau qui permet de ne pas bousculer les situations acquises. Quand le ravin est sur le tracé de la fuite, le brouillard permet de siffloter d’un bon pas.

Pour le moment il est encore trop tôt pour investir sur la lucidité, c’est déplaisant.

A diffuser sans modération….

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