J’ai promis à une amie du Haut de France, de lui rédiger un billet de ciel bleu, cousu d’optimisme, avec deux doigts de fantaisie, et un éclat de rire. Je bosse comme un fou, et il devrait être prêt pour le printemps.

Mais….j’ai les antivacs sur le feu…

Un quidam me raconte son cauchemar :  » en pleine séquence de sommeil profond, une infirmière déguisée en frelon, m’a vacciné au niveau du talon, contre le coronavirus. Depuis, je redoute de m’endormir car il y a une deuxième piqûre dans le protocole… »

Être contre, est aujourd’hui une tendance de fond qui fonctionne avec allégresse dans notre pays essoufflé. Le présupposé joue en faveur des Contres, car il sous-entend que vous avez pioché la question. Sinon votre honnêteté intellectuelle vous obligerait à mesurer vos affirmations. Les contre sont gens appliqués, car les sujets sont souvent si complexes, qu’ils vont chercher de gros calibres pour faire témoigner les « sachants ». Le sachant sait comment s’y prendre pour subjuguer le profane du haut de son expertise. Pauvre benêt, écoutes donc les gens qui savent…

Le biais de raisonnement motivé, consiste à sélectionner en priorité les avis extérieurs qui confortent nos impressions et nos croyances. A votre avis, si je veux convaincre de l ‘existence de Dieu, je fais témoigner un évêque, un moine bouddhiste, ou un animiste ?

Il y a donc des antivacs. Difficiles à coincer dans les cordes, cela renforce leurs certitudes sur le piège tendu par la main invisible… Avec eux, on peut seulement laisser trainer des questions, dans l’air ambiant, mine de rien, et attendre que la tisane infuse.

Savez vous combien le vaccin contre la variole, maintenant éradiquée, a sauvé de personnes ? – plus de 130 millions –

Refuseriez vous le vaccin contre la rougeole pour vos petits enfants ?

En cas d’accident grave savez vous ce que le chirurgien, qui tente de vous sauver la peau sur le billard, vous administre ?

En cas d’opération programmée, exigez vous de valider les prescriptions du médecin anesthésiste ?

La vitesse de propagation des informations biaisées et. des fake news repose sur la crédulité, et est cinq à six fois supérieure à celle des données exactes. Pourquoi ? Parce que la crédulité ne demande aucun effort, alors que l ‘analyse et la déduction en exigent beaucoup. ( cf L’excellent ouvrage de Gérald Brenner, Apocalypse cognitive )

Ce que l ‘antivacs ne veut pas admettre, c’est qu’il freine la recherche. La technologie de l ‘ARN messager, qui explique la rapidité de développement des vaccins actuels, ouvre bien d’autres perspectives. Le plus étonnant survient quand l’antivacs est absolument certain de ses croyances fondamentales, et tout aussi certain qu’il a raison de ne pas faire confiance.

En ce moment, une petite unité de l institut Pasteur envisge de produire un barrage à l’entrée des voies respiratoires, c’est à dire en imprégnant les muqueuses nasales par lesquelles les virus pénètrent dans notre organisme. L’idée est géniale, car si elle aboutit elle protègerait de la quasi totalité des virus. L’antivacs pourrait être Ko debout.

Comme je l’ai souligné, la rationalité ne convainc jamais l’anti. Il faut faire preuve de malice, séduisant déguisement de l’habileté. L’angoisse de l’ antivacs le bloque en haut de l ‘échelle. La solidarité et la cohérence de la vaccination de masse n’ont pas de prise sur son individualisme vigilant. Il veut être le seul rescapé du désastre.

Un nouveau contexte va cependant émerger bientôt, et tordre le bras des antivacs. Les pays qui auront le plus rapidement atteint un grand pourcentage de vaccinés et fait chuter le taux de mortalité, exigeront très probablement le passeport vaccinal. Obligeant peu à peu tous les autres pays à s’y conformer. L’isolement guette le craintif.

Steven Pinker, éminent psycho-sociologue d’Harvard, mentionne qu’au cours du siècle écoulé, les découvertes d’une centaine de chercheurs, dont en premier les vaccins, ont permis de préserver cinq milliards de vie humaines. Cinq milliards….

Nous savons que dans toute population, il y a une partie irréductible de méfiants prêts à croire au piège maléfique, et cela recommence bien sûr à chaque génération. Croire c’est en fait et très littéralement adhérer de son plein gré à l’invérifiable. Sur quantité de sujets, le cerveau humain a une appétence pour la croyance.

Souvenez vous que la terre fût plate pendant très longtemps…

A diffuser masqué….