Question fric, nous avons tous un don naturel, quel que soit notre niveau de fortune. Et nous accordons la meilleure attention à la gestion de notre argent. Pourtant dès qu’il ne s’agît plus du notre, notre vigilance s’évanouit. Ainsi en est-il de l’ argent des autres et notamment de l’argent public.

L »efficacité de l’ impôt est aujourd’hui en décroissance continue, car dès que vous consommez de l’argent qui n’est pas le votre, votre regard change radicalement, et le démon surgît. Le gaspillage et son impunité.

Ainsi, le budget de la copropriété s’envole. Ainsi le syndicaliste explique-t-il comment le patron doit redistribuer les marges. Ainsi le patron le l’ARC se fait-il prendre dans un énorme scandale. Ainsi fin 2019, le Vatican est-il impliqué dans une vaste opération immobilière à Londres avec l’argent du dicastère des Oeuvres sociales. Oui, le diable barbote aussi dans le bénitier.

On ne compte plus les rapports de la Cour des comptes qui vérifie cet adage : l’argent n’est bien consommé que par celui qui l’a gagné. En d’autres termes, dès qu’il s’agît de l’argent de l’impôt, c’est à dire l’argent des autres, les pertes en ligne s’accumulent.

Avec une somme disons de 100.000 euros qui en tire le meilleur usage pour la collectivité ?

J’en viens donc à la défiscalisation. Ce n’est pas une histoire de niches. Elle consisterait à dé-fiscaliser réellement 15 % de l’impôt sur les sociétés et sur celui des plus gros patrimoines privés, pour qu’ils aient la libre destination de cet argent. Donc sans passer par la case fiscale. Soyons précis : si un groupe du Cac 40 paie 500 millions d’impôts sur les sociétés, il en verserait 425 millions au fisc et 75 millions directement à un ou plusieurs bénéficiaires de son choix.

Lesquels, me direz vous ? Ceux qui seront inscrits sur un registre de solidarité et d’intérêt général, après avoir clairement affiché leur mission et leur besoin. Ainsi le court circuitage volontaire de la fiscalisation provoquerait une salutaire réaction d’efficacité. Un riche , donnerait librement de l’argent à sa voisine au bord de l ‘asphyxie sociale, ou prendrait un autiste en charge. Le donateur conservant jusqu’au dernier euro le contrôle de l’usage de son apport. Le très très bon film « Hors Normes » démontre de manière magistrale à quel point, il faut libérer nos sociétés des outrances de la fiscalisation, et de sa jumelle… la terrifiante procédure normalisée.

Cette idée est simple. Et sa mise en oeuvre l’est tout autant.

A diffuser sans modération…